Mettre le feu… et danser
Wil
Prendre des nouvelles de Mauricette, c’est comme remater un bon film, on sait ce qu’on va voir mais y a toujours des détails qu’on avait zappés et qui nous régalent. Le monde autour d’eux a pas bien changé depuis le dernier article, mais Franck et Mauricette, ils en ont encore des trucs à dire, voire à chanter...
Question musique, elle s’y connaît Mauricette. Elle aurait fait la bise aux Forbans dans les années 80, il paraît. Du classique au disco en passant par Maître Gims, elle en a dansé, des tubes qui adoucissent les mœurs, ou au pire, qui les enlèvent, comme elle dit. Mais sa colonne n’est plus aussi verticale qu’il faudrait, alors la danse, c’est dans la tête qu’elle se la fait, comme une mère Michel qu’aurait perdu son chat et qui crierait à son balcon à qui dansera.
Dans leur champ lexical à Franck et elle, il y a autant de vaches que de pâquerettes, et aussi, une certaine fascination pour le feu.
Franck, son mari, il va pas au mieux. Plein de savoirs académiques et de doutes terriens à la fois. Ils ont pas le permis, mais c’est pas pour ça qu’ils se permettent pas quelques désirs et quelques joies simples. Bien sûr, y a des portes ouvertes qu’ils ne se privent pas de défoncer à grands coups de naïveté. Mais pour sûr, ils en ont de l’utopie entre les oreilles.
Depuis qu’elle est passée à la radio et même « au journal »1, Mauricette, elle a l’impression que ça change un peu dans le quartier. C’est peut-être que les astres s’alignent, ou bien c’est la Terre qui s’arrête un peu de tourner pour les écouter.…
Les animaux, la télé, tout ça, ça les fait réfléchir, à Mauricette et Franck.
Franck, c’est une sorte de petit taureau qui refuse de rentrer dans l’arène, et qui préfère jouer avec les mots, pour se sauver, mais se sauver de quoi, ça je sais pas. Sa reine c’est Mauricette, comme la mascotte du SCA. Une butineuse coquine à laquelle il est aussi fidèle que parfois réfractaire.
Comme tout un tas de gens plus ou moins conscients, plus ou moins informés, ils se posent des questions sur la consommation de viande... manger du chat ou couper les ongles à des singes, c’est chelou quand même.
Mauricette, elle parle volontiers de son premier amour, qui est aussi son premier deuil. Enfin là aussi, je sais pas, parce que des deuils, elle en a pas mal à assumer Mauricette, et Franck, pas mieux…
Et moi, tranquille, presque dilettante dans cette affaire, j’en fais un article de presse et une émission de radio, pour voir si ça résonne au-delà des mots.
1. Lire « Les maux de Mauricette », Saxifrage n° 25.↩
Mettre le feu et danser (podcast)