Pantoum pandémique & sonnet confiné
Jikabo

Pantoum pandémique
La litanie antivirale,
Cette obsédante ritournelle,
Aura raison de mon mental,
Tant elle est reprise avec zèle.
Cette obsédante ritournelle,
Elle taraude mes tympans,
Tant elle est reprise avec zèle,
De l’épicier au président.
Elle taraude mes tympans,
Un chorus de béni-oui-oui,
De l’épicier au président,
Il me perfore au fond des ouïes.
Un chorus de béni-oui-oui,
Il psalmodie et il retweete,
Il me perfore au fond des ouïes,
Moi mon Covid, c’est les otites.
Il psalmodie et il retweete,
Tôt ou tard, ça brouille l’écoute,
Moi mon Covid, c’est les otites,
Mon corona, c’est les boy-scouts.
Tôt ou tard, ça brouille l’écoute,
Ces souhaits qu’on prenne soin de nous,
Mon corona, c’est les boy-scouts,
C’en est suspect, tant de nounous.
Ces souhaits qu’on prenne soin de nous,
Ces ovations, ces gentillesses,
C’en est suspect, tant de nounous,
Leur masque cache un CRS.
Ces ovations, ces gentillesses,
Tous ces beaux gestes sans contact,
Leur masque cache un CRS,
Leur leitmotiv manque de tact.
Tous ces beaux gestes sans contact,
Cet unisson, cette chorale,
Leur leitmotiv manque de tact :
La litanie antivirale.
Sonnet confiné
Pour sortir du sujet largement rebattu,
Jusqu’à saturation, de nos vies confinées,
Je pourrais composer sur mon goût pour ton cul,
Mais ce sera ton con que chante ce sonnet.
Ton con est infini, ton con est peaufiné,
Ton con est sans virus, sans danger pour les mains,
Et sans attestation pour pouvoir déroger,
Je vais le voir la nuit, et vais jusqu’aux confins.
Ton con ne connaît pas la distance sociale,
Persiste à pratiquer quelque geste amical,
S’abstient de se priver d’amour et de frictions,
Boude le sans-contact, méprise les barrières,
Goûte à mes intrusions, aux frottements des chairs.
Ton con pas confiné est finet et pas con.